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Le 18h.com, n°1562, le quotidien de L’Expansion. Patrick Artus, directeur des études d’Ixis CIB

« Une dose de concurrence fiscale et sociale est nécessaire à l’Europe »

Extraits de l’interview par Béatrice Mathieu.

samedi 2 juillet 2005


Voir en ligne : Site de l’Expansion.

Alors que l’arrivée de Tony Blair à la tête de l’UE fait craindre à certains la victoire d’une vision anglo-saxonne de l’Europe, l’économiste Patrick Artus, directeur des études d’Ixis CIB, tente d’examiner sans a priori les causes de la crise et les réponses à apporter.

Après les rejets français et néerlandais de la constitution et la crise franco-britannique sur le budget européen, l’Union européenne est-elle en danger ?

Je comprend l’inquiétude actuelle au sujet de l’avenir de l’Union Européenne et de la monnaie unique. Les maux dont souffre le Vieux Continent sont nombreux : persistance d’une croissance faible, d’un chômage de masse notamment dans les pays de la zone euro, et de déficits publics élevés en France, en Allemagne en Italie, au Portugal, en Grèce et dans la plupart des pays d’Europe Centrale.

... De surcroît, à l’intérieur même de l’Euroland, on observe une hétérogénéité croissante entre les pays en expansion forte (Finlande, Espagne) et les pays en croissance faible (Pays-Bas, Italie, Allemagne et France).

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L’échec du projet de constitution européenne signifie-il la victoire de la vision anglo-saxonne de l’Europe et l’accentuation de la guerre fiscale ?

Une dose de concurrence fiscale et sociale est nécessaire pour pousser les pays où la pression fiscale est trop forte, comme en Allemagne, en Italie ou en France, à la réduire, à rendre leurs Etats plus efficaces, à réfléchir à la générosité de leurs systèmes de protection sociale.

Cependant, l’application brutale de la concurrence fiscale et sociale venant des nouveaux membres aux pays d’Europe Occidentale peut entraîner des pertes d’emplois, des délocalisations excessives par rapport à l’application des principes de la spécialisation internationale.

On ne peut pas exiger une uniformité de traitement des 25 pays de l’Union Européenne. On n’a pas à demander la même coordination des politiques fiscales, sociales, réglementaires aux pays membres ou non membres de l’euro ou à ceux qui veulent entrer dans un futur proche dans l’union monétaire.

De même, on ne peut pas exiger les mêmes règles en matières d’environnement, de concurrence, de politique agricole, d’appels d’offre public... à des pays d’Europe Centrale à revenu très faible et aux pays d’Europe de l’Ouest.

Faut-il craindre une dérive des finances publiques ?

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Il faut cependant faire une analyse plus fine de ces déficits. On doit être capable de différencier les déficits qui viennent de la croissance faible et des baisses de recettes fiscales comme en Allemagne aujourd’hui. Et ceux qui viennent de l’absence d’effort pour réduire les dépenses inutiles, ce qui est partiellement le cas actuellement en France et en Italie.

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