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Extraits de l’article dans Les Echos, du 13 septembre 2006.

Les allègements de charge, ça marche !

mercredi 21 mars 2007, par Bernard Salanié, Laurent Simon


Voir en ligne : Article sur le site des Echos.

Dans un article "Les allègements de charge, ça marche !", Bernard Salanié, professeur à Columbia University (New York) et à l’Ecole Polytechnique revient sur l’efficacité des allègements de charge, pratiqués en France depuis 1993.

Il rappelle quelques faits :
- le pouvoir d’achat minimum net ne représentait que 40% de celui du salaire net moyen au début des années 1970, et il représente aujourd’hui 54%.
- le coût du travail d’un smicard est passé de 50% de celui du travailleur médian [1] en 1970 à 58% en 1993.

Depuis cette hausse du coût du travail non qualifié, la réaction des employeurs a été de réduire fortement la part de main d’oeuvre peu qualifiée. "Le chômage s’est en conséquence particulièrement concentré sur les catégories moins qualifiées, et notamment les jeunes sans diplôme".

Les recherches empiriques dont l’auteur dispose "suggèrent que, quand le coût relatif du travail peu qualifié augmente de 10 %, les employeurs réduisent de 5 % environ l’emploi de travailleurs peu qualifiés dans leur entreprise."

...

Bernard Salanié :

Combien d’emplois a-t-on pu créer grâce aux allégements ? Le Conseil d’orientation de l’emploi, à la suite d’une homérique recherche d’un consensus entre syndicats, patronats, administration et experts, écrit que : « Leur suppression totale aujourd’hui conduirait à détruire environ 800.000 emplois en l’espace de quelques années, sauf à revenir sur les fortes augmentations du SMIC horaire décidées et votées du fait de la RTT. »

On nous dit que les allégements auront coûté cher, mais, pour parvenir à cette appréciation, la Cour s’en tient - et c’est bien son rôle - à l’aspect strictement comptable, sans prendre en compte le fait qu’un chômeur ou un RMIste qui retrouve un emploi perçoit moins de transferts sociaux et cotise, consomme plus et paie donc plus de TVA, etc.

Les calculs montrent que le coût comptable des allégements surestime très largement leur coût budgétaire réel. Contre le chômage, « on a tout essayé », disait tristement le président Mitterrand. On a effectivement essayé pas mal de recettes.

Mais, sauf plus ample informé, les allégements de charges sur les bas salaires sont certainement ce qu’on a trouvé de mieux. Qu’on réfléchisse bien avant de prôner leur remise en cause.

Notes

[1] le salaire médian est une notion statistique : c’est celui d’un travailleur pour lequel 50% des travailleurs gagnent plus que lui (et que 50% gagnent moins que lui. Il est aujourd’hui en France de environ 1.6 fois le Smic


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