Regard sur l’actualité par Marc d’Héré

Congrès du PS

Le congrès du Mans s’est terminé par une synthèse générale, c’est-à-dire par un accord des 5 motions sur un texte commun, censé représenter la ligne des prochaines années, et une direction commune du parti.

Ce résultat, destiné à donner à l’opinion l’image d’un parti uni alors qu’il l’est fort peu, n’est certainement pas un succès pour les rénovateurs. Qu’on en juge.

Sur l’Europe, le texte signé se rapproche de la position des partisans du non, préconise une Europe plus protectionniste, abandonne le principe d’un marché des services ; sur les plans économiques et sociaux le parti socialiste s’engage, lorsqu’il reviendra au pouvoir, à abroger la loi Fillon sur les retraites (résultant, on s’en souvient, d’une négociation approuvée notamment par la CFDT ), à abroger le CNE, à re-nationaliser EDF à 100%, à rétablir la loi dite de « modernisation sociale »qui était un frein à l’embauche...

Et d’ici là c’est le choix d’une opposition systématique et sans nuances au gouvernement qui est fait. Cette synthèse aura également pour conséquence, de « gauchir » encore le projet que les socialistes vont maintenant élaborer et donc d’en faire un projet soit nocif soit inapplicable.

Deux gagnants à cette synthèse, Fabius (auteur d’un remarquable discours au Mans) qui revient dans la course à la candidature et Hollande qui espère bénéficier de cette unité de façade réalisée sous son égide, pour s’affirmer comme le candidat des « partisans du oui ».

Deux affaiblis, Dominique Strauss-Kahn (n’était-ce pas le but premier de Hollande ?) et le parti socialiste qui écorne son image de réalisme et, sans supprimer les rivalités internes, s’engage à nouveau sur la voie de l’ambiguïté, de la confusion et du retour à l’archaïsme.

Banlieues

L’effervescence est passée, la politique de fermeté a provisoirement ramené le calme. Les problèmes demeurent, qui exigent une réflexion commune de l’ensemble des forces politiques et sociales, pour tracer de nouvelles orientations. Il ne s’agit pas seulement d’une question de sécurité, comme une certaine droite tend à le dire, ni d’une traditionnelle question sociale comme la gauche le pense.

Même si cela déplait à la classe politique, gauche et droite confondue, c’est la question de l’intégration qui est posée.

Question fondamentale, dans nos sociétés ouvertes, et dont la solution à long terme passe par une politique d’immigration choisie, par le respect, de la part de chacun, des diversités culturelles mais aussi des valeurs de la démocratie et du vivre ensemble, par une politique d’égalité des chances et de responsabilisation dans tous les domaines, de l’école à l’emploi...

Ariel Sharon

Sharon a démissionné du Likoud, dont la dérive droitière est de plus en plus dangereuse, pour former un parti centriste...auquel les sondages prédisent d’ores et déjà la victoire aux élections de mars. D’autres exemples internationaux (Grande Bretagne ou Allemagne...) nous montrent que le centre ou l’attitude centriste est, comme on disait il y a 25 ans : « une idée qui fait son chemin. »