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En prolongement de l’émission Arte, 16 octobre 2001, De quoi j’me mêle - "Pour en finir avec le communisme".

Le procès des Khmers rouges aidera-t-il à "en finir avec le communisme" et avec "l’anti-libéralisme" ?

100 millions de morts dans le monde... Que faut-il donc pour ouvrir les yeux des communistes et "anti-libéraux" ?

lundi 3 juillet 2006, par Laurent Simon


C’est peu de dire que le libéralisme a mauvaise presse en France. Il suffit de se rappeler les chiffres du sondage récent (réalisé par l’institut GlobalScan pour le compte de l’Université du Maryland), dans de nombreux pays, développés ou non : la France était le seul pays où l’économie de marché ne recueillait pas l’assentiment d’une majorité de personnes. Voir par exemple "Les Français, seuls au monde à rejeter l’économie de marché !"

Il faut dire qu’en même temps l’idéologie communiste continue de faire recette en France, malgré les 100 millions de morts constatés au 20e siècle, soit 4 fois plus que les déjà scandaleux 25 millions de morts liés au nazisme...

L’excellente émission sur Arte "De quoi j’me mêle" - "Pour en finir avec le communisme", le 16 octobre 2001 avait eu le mérite de briser la glace à ce sujet, et d’oser affronter ces tabous bien français.

Grâce notamment au documentaire "La faute à Lénine" (les crimes communistes) de Stéphane Courtois, Daniel Leconte et Barabara Necek (2001) qui, s’appuyant sur les travaux des historiens à partir d’archives inédites de Russie et de l’URSS, montre que les crimes communistes existent dès le début de ce régime, sous Lénine.

Quelques extraits : "A l’automne 1918, en additionnant les chiffres de la seule presse communiste, on arrive déjà à 15 000 exécutions sommaires." [1] Lénine appelle à "nettoyer la Russie de ses éléments contre-révolutionnaires". Février 1918, le commissaire à la justice s’adresse à Lénine " Pourquoi donc s’embarasser d’un Ministère de la Justice ? Appelons le Ministère à l’extermination sociale ". Réponse de Lénine : " Bien vu. C’est exactement cela. Mais nous ne pouvons pas le dire ." [2]

Grâce aussi au documentaire de Pierre-Marie Bernoux "Marx attaque" (2001) qui s’attache à rencontrer des militants de base du PCF, de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), de Lutte Ouvrière (LO) et autres trotskystes de groupuscules "révolutionnaires" et à interroger les leaders Arlette Laguiller, Alain Krivine, Robert Hue. Les yeux de ces miliants et leaders, jeunes ou beaucoup moins jeunes, ne se sont manifestement toujours pas ouverts ...

La différence entre nazisme et communisme est évoquée, avec les propos de Tzvetan Todorov : "Dans les camps nazis, la mort était en but en soi, dans les camps soviétiques la vie n’avait aucun prix".

Et ceux de Hitler sont rappelés par Daniel Leconte, au moment du débat : " Ce qui m’a intéressé chez les marxistes c’est leurs méthodes. Tout le national socialisme est là-dedans. Les sociétés ouvrières de gymnastique, les cellules d’entreprise, les cortèges massifs, les brochures de propagande rédigées spécialement pour la compréhension des masses. Tous ces nouveaux moyens de lutte politique ont été presque entièrement inventés par les marxistes. Je n’ai eu qu’à m’en emparer et à les développer. Je me suis ainsi procuré l’instrument dont nous avions besoin." (cité par François Furet dans "Le passé d’une illusion")

Un accord entre les intervenants [3] se dégageait pour dire que s’il y avait une disymétrie entre nazisme-fascisme et communisme, le deuxième étant encore largement accepté dans l’opinion, c’était en grande partie parce qu’il n’y avait pas eu de procès contre les criminels responsables de ces régimes totalitaires, comme il y a eu Nuremberg contre les nazis, au sortir de la 2e guerre mondiale.

Peut-on espérer que le prochain procès des Khmers rouges au Cambodge [4], mené par un "Tribunal spécial mixte cambodgien à caractère international" contribue enfin, même de façon limitée et 30 ans après les faits, à ce processus bien nécessaire ? Et à ouvrir les yeux de ceux qui s’affirment encore communistes ?

C’est en tous cas ce que nous espérons, souhaitant que cela évitera à certains de tomber dans les bras de ceux qui se proclament "anti-libéraux", avec beaucoup de fierté, malgré cette centaine de millions de morts dans le monde...


Ressources :
- la présentation de l’émission dans ARTE Magazine, disponible sur le site d’Arte, en pages 16 et 17, dont voici quelques extraits : "Comment l’idée communiste, qui veut le bonheur de l’humanité, a-t-elle donné naissance à des régimes totalitaires qui ont fait 100 millions de morts dans le monde ? Cette question en appelle une autre : face à ce constat accablant, comment peut-on aujourd’hui être communiste, révolutionnaire, d’extrême gauche, et se réclamer ouvertment de cette idéologie ?

... En 1917, dans la Russie de Lénine, le mécanisme de la terreur est déjà en place."

- le dossier sur Arte avec ces extraits de l’interview de Daniel Leconte :

"Contrairement à une idée largement répandue dans beaucoup de milieux en France, Staline n’a pas perverti le léninisme pour en faire un totalitarisme. Il n’a fait que prendre chez Lénine tout ce qui existait déjà : les exécutions, les camps, les famines orchestrées pour éliminer les éléments indésirables, les déportations massives.

Tout est chez Lénine. Il suffit de lire ses oeuvres complètes : le totalitarisme soviétique est une invention de Lénine, que Staline a perfectionnée. "

"Ce que je veux surtout montrer, c’est que l’on peut et que l’on doit aujourd’hui débattre en s’appuyant sur des faits, réels et précis. Et non plus uniquement discourir de façon abstraite et idéologique.

En clair, y a-t-il eu génocide ou intention de génocide ? Sur l’échelle des infamies, est-ce que nazisme et communisme se rejoignent ? Sont-ils cousins, ou radicalement différents ?

Pour la première fois, on peut commencer à juger sur pièces. L’ambition - démesurée, je le reconnais - de cette enquête, est d’apporter au débat toutes les pièces les plus récentes."

"On est surpris de constater à quel point les fondamentaux du léninisme sont encore ancrés dans les têtes de l’extrême gauche française. Les militants reproduisent les discours qui ont ouvert la voie au totalitarisme soviétique, du type "On ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs", "la fin justifie les moyens", "il faudra épurer la société de ses éléments indésirables" La vision du monde des révolutionnaires d’aujourd’hui n’a pas changé d’un iota. L’exclusion de groupes sociaux dans leur totalité fait toujours partie du projet révolutionnaire, de même que la haine de la démocratie. "

- les éléments rassemblés par le CNDP "Pour en finir avec le communisme. De quoi j’me mêle : une soirée Thema composée de deux documentaires. 2 x 52 min"


Voir aussi le commentaire FLASH DE LA SEMAINE. ARTE : POUR UN NUREMBERG DU COMMUNISME dans "TOCQUEVILLE MAGAZINE du 23 Octobre 2001" sur :

dont voici l’essentiel :

"Le mardi 16 octobre 2001, il s’est passé un événement de première grandeur pour la France et peut-être bien au-delà. Ce fut sur Arte une émission au sujet du communisme et du goulag. Elle n’a certes rien appris que l’on ne sache déjà. On vit, extraites des archives, des images horribles des camps de concentration soviétiques. Ce qui était neuf, ce furent les commentaires de la chaîne.

En voici quelques échantillons cités tels quels. Si on n’avait pas vu l’émission on ne pourrait pas le croire.

"Le communisme et le nazisme sont une seule et même chose". "Il y a eu génocide au goulag car les communistes voulaient volontairement tuer une partie de la population". "Le goulag est un crime contre l’humanité. "Il n’y a aucune différence entre le stalinisme, le léninisme et le communisme". "Les camps de concentration et donc le crime contre l’humanité sont contenus dans la philosophie communiste.

Un bandeau est passé plusieurs fois avec l’inscription : "Pour en finir avec le communisme".

Sur le plateau se trouvaient un certain nombre de personnes qui ont approuvé en presque totalité. Parmi elles il y avait des victimes des communistes qui ont simplement raconté ce qui leur était arrivé et l’horreur des camps telle qu’elles l’avaient connue. Mais la chaîne a été bien plus loin. Elle a passé des images de manifestations communistes récentes où l’on voyait des personnes de tous âges défiler en chantant l’Internationale. On entendait aussi à cette occasion les déclarations de manifestants qui croyaient encore au paradis communiste.

Le présentateur a demandé alors aux personnes présentes comment expliquer l’ignorance de ces gens qui appelle de leurs vœux l’idéologie la plus meurtrière du XX Siècle. Les commentateurs ont dit carrément que c’était parce qu’il n’y avait pas eu de procès de « Nuremberg du communisme ». On ne peut être plus clair devant la dénonciation de la plus grande imposture du XX Siècle.

Notons cependant qu’elles n’ont pas cité l’Education Nationale qui, de notoriété publique, joue un rôle majeur dans la désinformation de l’ensemble de la population. Le plus étonnant de cet événement est qu’une telle émission ait pu passer dans un pays largement imprégné dans toutes ses institutions de la philosophie communiste. Comment la police de la pensée a-t-elle laissé passer ce véritable brûlot ?

Pourquoi sur Arte et pourquoi à cette date ? L’affaire est tellement considérable que l’on pourrait être conduit à penser à une manœuvre politicienne. Il demeure que le silence de plomb dont on entoure les crimes du communisme depuis des décennies dans tout l’occident a été rompu. Saluons au moins cet événement. ... Michel de Poncins.

Notes

[1] "Au printemps 1918, et même dans les toutes premières semaines de 1917, des textes de Lénine parlent d’épuration de la terre de Russie des deux catégories de parasites : les poux et les puces. A savoir les éléments des classes hostiles, et les éléments non conscients, anarchisants et très dangereux, y compris dans les classes populaires (ouvriers et paysannerie pauvre)."

... "Mort à tous les koulaks" (paysans riches).

[2] "Au total 15 millions 500 000 morts en Urss : 1.5 million au Goulag, 1.5 million en déportation, 1 million fusillés, 11 millions 500 000 morts de famine. Ces chiffres donnent le tournis."

[3] Les débats avaient rassemblé ce soir :
- Jorge Semprun (qui fut dirigeant clandestin du Parti Communiste Espagnol sous Franco jusqu’en 1964, et qui a commencé à ouvrir les yeux en 1958 à son 1er voyage en Urss, contrairement à bien des communistes, notamment français)
- Simone Veil (aujourd’hui membre du Conseil constitutionnel et qui a connu les camps de concentration nazis)
- Vladimir Boukovsky (ancien dissident soviétique, interné pendant douze ans dans les années 1960 et 1970)
- Daniel Cohn-Bendit (ex-leader du mouvement de mai 68).

[4] 27 ans après le génocide, le procès des Khmers rouges s’ouvre au Cambodge, Le Figaro.fr 03 juillet 2006. "Deux millions de personnes sont mortes au Cambodge entre 1975 et 1979. 27 ans après, le procès des derniers dirigeants Khmers rouges s’est ouvert lundi à Phnom Penh ..."


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