Blog de soutien (92) à la candidature de François Bayrou
mardi 20 février 2007, par Jean-Marc Liotier
Voir en ligne : "Le diviseur Keynesien" sur le blog de soutien à François Bayrou
L’article de la Wikipedia sur le Keynesianisme mentionne une explication de l’effet multiplicateur Keynesien bien connu de tous les étudiants en première année de sciences économiques :
"Tout revenu constitue de la consommation potentielle (en effet, l’utilisation du revenu est répartie entre l’épargne et la consommation). Cette consommation représente elle-même des revenus pour d’autres agents. Ainsi, tout investissement effectué à un moment, a pour effet d’injecter un revenu qui, d’après Keynes, se multiplie « de lui-même ».
Mathématiquement, l’investissement engendre un surplus de revenu national supérieur. L’État peut se permettre, selon Keynes, de creuser un déficit : l’investissement public engendrant beaucoup de revenu, le “trou” dans les finances de l’État se résorbe de lui-même.
Cette théorie est souvent utilisée comme justification par les Nouveaux Keynésiens partisans d’un Etat au budget généreux. Mais leur démarche est fallacieuse comme le remarque Laurent Simon en commentaire d’un article de Libéral et Social intitulé “Charges sociales et dépenses publiques très lourdes : une des raisons du chômage élevé en France” où il cite le chapitre “Le rôle très néfaste de l’ampleur des dépenses publiques en France, sur le chômage et l’économie en général” de l’article “Le nouveau contrat, social et environnemental”, prochain thème de la présidentielle 2007 ?” :
“Keynes est très souvent invoqué pour justifier actuellement l’ampleur des dépenses publiques, et des déficits publics en France, alors que Keynes n’a jamais prôné des déficits chroniques (depuis 30 ans sans interruption en France !) : il a recommandé un déficit temporaire pour relancer la machine économique..., on en est loin ! De plus quand Keynes a établi sa théorie, et notamment sa notion de “multiplicateur”, l’Etat ne représentait au maximum que 20% des richesses ; le raisonnement ne peut être le même quand les dépenses publiques représentent 54% du PIB... (et les prélèvements obligatoires 44%).
La notion même de multiplicateur disparaît alors ; voir ce que dit Yann Duchesne avec sa notion de “diviseur fiscal et social” qui prend alors le relais : “En France, lorsqu’un patron a payé 100 euros pour rémunérer un collaborateur, ce dernier perçoit effectivement, après impôts et charges sociales, 34, 72 euros. Soit un diviseur fiscal et social égal à 2,88, constate Yann Duchesne, directeur général du cabinet McKinsey et Cie et auteur d’un récent ouvrage consacré à la compétitivité de l’entreprise France (”France SA”, Yann Duchesne, Le Seuil, Janvier 2002). Il n’est que de 1,66 au Royaume-Uni ou de 1,76 en Espagne.”
Ce qui alimente un chômage massif en France, des situations précaires persistantes (même pour ceux qui travaillent, puisqu’un nombre important des SDF a un travail !) et l’ampleur de l’exclusion. Et cela accroit considérablement les difficultés pour en sortir.
Voir aussi “L’Etat-providence à la française : une générosité irresponsable“, “Des charges sociales excessives : la France championne d’Europe, et du chômage !“, et “Déficit public, charges sociales : conséquences sur le chômage, l’économie et le moral des français“.
L’ennui c’est qu’on continue à enseigner dans les écoles (en France, et en France seulement !) des théories qui ne sont pas validées par les réalités actuelles ! Et que cela a des effets désastreux sur la politique qui peut être tenue, puisqu’une bonne partie du “peuple de gauche”, mais aussi du peuple tout court croit qu’il est important de garder un emploi public massif, et des dépenses publiques massives, malgré tous les démentis de la réalité...”
C’est aussi ce qu’explique plus simplement Russ “Angry Economist” Nelson lorsqu’il dit “If federal spending is an economic stimulus, then federal taxation is economic destruction“. Une fiscalité juste permet à l’Etat de remplir ses fonctions mais elle ne doit pas substituer l’activité de l’Etat à celle des autres agents économiques qu’elle étoufferait du même coup.
Comme le dit Hervé Cres dans l’article “Marchés : l’irréductible aléa” de la série “L’art de la finance” du quotidien Les Echos :
“La décentralisation, via les marchés, de l’allocation des ressources est la seule voie vers l’efficacité du mécanisme de répartition de la richesse”.
En absorbant par l’impôt une fraction excessive des ressources, l’Etat impose de fait une allocation centralisée inefficiente qui finalement vole les citoyens des richesses potentiellement crées par l’activité de l’ensemble des acteurs de la vie économique.