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Après l’échec du oui et donc la victoire du non.

La bataille libéral / social continue.. une bataille de mots essentiellement

Contribution de Françoise, le 19 juin 05, (Forum) sur le site Oui-Et-Non.com

lundi 19 juin 2006


Voir en ligne : Sur le site Oui-Et-Non.com

Je ne suis pas experte pour expliquer chaque mot en détail, mon feeling est donc le suivant :

- défendre le modèle social à la Française veut dire : assurer que chacun (de façon légitime) puisse accéder à un emploi :

* rémunéré et suffisant pour vivre "normalement" (chacun devant évaluer suivant ses propres critères ce qui lui paraît "normal", tout dépend des origines et du vécu de chacun, certains ont des goûts simples, d’autres moins...),

* stable dans la durée (celle-ci étant au prorata de celle de l’entreprise et de sa viabilité qu’on l’admette ou non).

Donc, chacun humainement veut vivre normalement et dignement : normal !!

Comment vit on en Angleterre : pour ce que j’ai pu en juger pendant 3 ans (95-98) assez normalement et dignement..

En effet, la garantie de l’emploi n’est pas assurée comme elle l’est en France, pour autant la facilité à retrouver un emploi est autrement plus grande.

Les salaires sont certes différents, tout dépend de la qualification, j’ai pourtant eu le sentiment que le mérite et le courage pouvait y plus et mieux récompensé qu’en France (où la base du mérite se situe par rapport d’abord et avant tout au niveau d’études - d’où l’exigence des 80 % de bacheliers qui laisse sur le carreau tant de jeunes que le bac n’intéresse pas et qui auraient eu davantage leur place dans un métier manuel et Dieu s’il y en a de ces métiers manuels qui peuvent, pour un adolescent, être autrement plus valorisants et satisfaisants qu’un bac qui ne mène à rien si on n’est pas apte ou disposé à faire des études supérieures.

Propositions d’une oui-ouiste :

+ revaloriser le travail et les métiers manuels, l’artisanat, leur rendre leur place dans la société et rendre à chaque travailleur manuel l’estime de sa personne et de son métier.

+ "réserver" le bac et les études supérieures aux étudiants réellement motivés, avec une orientation dans leurs études suffisamment claire (aux Etats Unis, les étudiants peuvent attendre leur 4ème année d’études supérieures pour faire définitivement leur choix de carrière - en France on en est loin, sauf à entamer des études si généralistes que lorsque l’étudiant a terminé, il ne sait pas/plus ce qu’il veut ou peut faire (je pense au Droit entre autres), je parle là de l’étudiant non déterminé dans son choix de carrière lorsqu’il commence ses études juste après le bac.

- ou encore, pouvoir établir des "passerelles" entre les différentes types d’études pour qu’un étudiant puisse s’il se rend compte que son premier choix n’était pas le bon ne pas avoir à refaire tout depuis le début dans un nouveau type d’études, sauf à continuer ce qu’il a commencé sans que çà l’intéresse.

Voilà, quelques pistes pour les études.

Une autre piste pour ceux qui travaillent déjà :

- favoriser et inciter bien davantage la formation permanente en cours de vie professionnelle, ne pas la réserver à des catégories déterminées, telles ceux qui ont déjà atteint un certain niveau d’études pour obtenir un poste encore plus élevé ou ceux qui se retrouvent en situation pure et simple de reconversion professionnelle liée au chômage ou un accident/une maladie spécifique qui l’amène à bénéficier d’une disposition particulière. Bien sûr, c’est justifié de faire çà, mais il faut que d’autres en profitent, ceux là même qui occupant des postes "modestes" pourraient valoriser leur expérience et leurs connaissances en "retournant à l’école" (enfin, en formation...)

je ne dis pas que tout celà n’existe pas, mais je suis sûre que cela peut être largement encouragé et développé.

Autre piste :

- pour ceux qui sont en situation de vraie précarité (RMI notamment mais pas seulement) ayant entrainé une désocialisation voire une marginalisation, un énorme travail de fond est à faire pour les réinsérer dans la société et le travail. Comment ?

Avec un suivi "social" presque "personnalisé" pour faire un travail de fond sur toute une frange de la société française désormais exclue du monde du travail et donc de la société.

Par ailleurs, je suis de plus en plus convaincue que la remise en question par un assouplissement du contrat de travail peut donner une certaine marge de manoeuvre aux entreprises, mais pourquoi faut il envisager que ce soit par définition contre les salariés, si ceux-ci en contre partie trouvent du travail plus facilement plutôt que se retrouver au chômage, (faute de formation professionnelle adaptée quelquefois sinon souvent), mais aussi seront ils plus volontiers embauchés si les entreprises se sentent plus libres dans le management de leurs effectifs.

Me voilà dans le libéral après avoir commencé sur du social.

Ne faut il pas un juste milieu entre le social et le libéral ? Les deux ne sont ils pas définitivement liés ?

Tout cela, je pense, tient à une mentalité, un état d’esprit totalement intégré dans l’esprit des Français qu’un travail doit durer...pratiquement toute la vie dans la même entreprise, malheureusement, c’est fini, il faut l’accepter et passer à autre chose.

Cela suppose une remise en cause non pas du modèle Français mais de l’état d’esprit français resté aux belles années (60 - 80), les fameuses "30 glorieuses" et l’après 68 qui a apporté son lot de changements mais voilà l’attachement à ce modèle social ne correspond plus au monde d’aujourd’hui, à l’heure de l’internet, de la globalisation.. du changement, de l’échange instantané entre toutes les régions de la planète.

Si la France n’accepte pas ce changement, si elle ne veut pas vivre avec son temps, il est à craindre qu’elle perde sa place y compris en Europe, sachant que dans le monde, cette place se réduit à une peau de chagrin un peu plus tous les jours (sans vouloir jouer les pessimistes).

Le refus de la constitution a le mérite de mettre tout par terre, je ne l’ai pas voulu ainsi, mais je suis prete à considérer que c’est un bien, si les nonistes acceptent les conséquences de leur vote et admettent enfin qu’il n’y a pas de plan B (et voilà, c’est dit...) et qu’à partir de leur non, tout est à faire, alors retroussons nos manches, et les nonistes en premier... car leur non pour l’instant fait la part belle au libéraux qui s’expriment dorénavant sans complexes, comment les nonistes comptent ils les contrer ?

La France est pleine de ressources et de gens bien, reste à ces gens de bien de démontrer qu’ils veullent vivre et travailler à l’heure du 21è siècle et pas dans le monde de l’après guerre qui n’existe plus, c’est fini..

Tout cela n’est qu’une question d’état d’esprit et le reste suivra...

Alors un peu de courage... Faisons nous confiance... et ... n’ayons pas peur !!


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